SIDEWAYS

Ca a été un véritable choc pour moi que de voir ce film sans avoir été préalablement averti de son contenu. Dès le début, en effet, une scène d’une violence absolument inouïe nous est proposée. On peut contempler, pendant de longues secondes, nos deux héros, au volant d’une voiture, buvant une bouteille de champagne. L’alcool au volant. Le terme n’a jamais été aussi bien illustré.

Je ne sais pas si vous mesurez bien la portée de ces images. D’ailleurs j’ai immédiatement rembobiné pour me repasser la séquence, histoire de n’avoir aucun doute. Non seulement ils picolent, mais en plus ils ont bien l’outrecuidance de le faire en conduisant. Et là je me suis demandé si les types de la censure, lorsqu’ils ont visionné le film, ils ont bien réalisé ce qu’ils étaient en train de voir. Je vérifie la boite… rien… même pas interdit aux moins de douze ans. Soit ils dormaient, soit ils étaient bourrés les types de la censure. Ca n’est pas possible autrement. Ou alors on leur a présenté le truc comme un documentaire et ils n’ont pas réellement prêté attention. Dans notre France actuelle, oser proposer une pareille scène relève de la provocation la plus gratuite, la plus sordide, la plus obscène. Le « Baise-moi » de Virginie Despente à côté c’est  "oui-oui à la plage" ! Idem pour le viol de Monica Belluci dans… j’ai oublié le titre... Oser montrer ça ! Deux types qui picolent en conduisant… J’en connais qui seraient capables de pondre une loi juste pour envoyer le réalisateur aux assises avec un truc pareil. Et en plus c’était un millésimé le champagne… et même pas à température j’imagine… Baaah ! C’est pas grave. C’est du cinéma, c’est pas pour de vrai…

Blague à part Sideways est une ode au pinot noir et à la culture du vin en général, un road-movie bucolique, parfois émouvant qui met en scène un écrivain raté passionné de vin qui entraine son copain, un acteur sans succès, qui va se marier, pour une virée d’une semaine dans le vignoble Californien. Une façon originale et agréable d’enterrer sa vie de vieux garçon. C’est franchement délicieux, bucolique (je me répète mais c’est écrit sur la boite alors…) et attachant. Deux hommes en quête de vin, de femmes… et d’eux-mêmes (c’est aussi écrit sur la boite…). Passionnant, vraiment.

Une fois de plus, le vin, son aspect culturel, la richesse de son univers sont mis en avant, vantés et éclairés par des Américains. Eh oui, des types du pays de Georges W. Bush. Bis repetita. Ca commence à bien faire.

Comments

[docadn]

Irreversible... Le film