Vendredis du Vin # 10: place aux buveurs d'étiquettes !
Boire des étiquettes, quelle drôle d'idée. Les buveurs d’étiquettes sont donc au centre de ces dixièmes vendredis du vin. Iris, notre Présidente de cette dixième édition, nous demande de boire une étiquette, ou plus précisément un truc ultra prestigieux, ultra cher, ultra "in" que nous aurions dans nos caves. Parce que c’est cela, dans le fond, un buveur d’étiquettes, quelqu’un de particulièrement préoccupé par le côté "In" de la bouteille. Il y a bien dans ma cave, qui traîne, un Richebourg de la Romanée Conti, mais l’heure n’est pas venu de lui faire sa fête, en espérant surtout que le jour venu ça soit surtout la nôtre, de fête. Evidemment il y a plusieurs angles possibles pour aborder question de l'étiquette, par forcément celui du prestige ou du tape à l’œil.
En fait, en matière d’étiquette il y en a une, dans ma cave, qui aurait très bien pu faire double emploi avec l’édition 9 des VDV que j’ai un peu zappé. Il s’agit de l’étiquette d’une cuvée très chère à mon cœur, et qui aurait pu être mon vin sentimental. Mais là n’est plus le sujet.
Il s'agit de l’étiquette de la cuvée "le sang du calvaire" du Château de Cazeneuve en Pic Saint Loup. Je la trouve vraiment très belle, depuis toujours, même si la vraie étiquette se trouve en fait au dos de la bouteille. Cette étiquette n'est donc pas vraiment une étiquette, plutôt une contre étiquette en réalité. Voilà que ça ce complique. Bref, cette cuvée fut produite pour la première fois en 1997. C'était un pur mourvèdre. Elle est produite uniquement lorsque le millésime est favorable. Après deux années de tâtonnement, en 1998 et 2000, qui ont vu la syrah faire une apparition beaucoup moins convaincante, le mourvèdre est revenu et est devenu la règle pour cette cuvée, pour mon plus grand plaisir.
Voici donc l’étiquette d’un Sang du Calvaire 1997. Ca se goûte super bien, le vin est à maturité, parfaitement fondu et en pleine forme. La robe montre des signes d’évolution mais la bouche est toujours pleine de fraîcheur. J’ignore comment ce breuvage va encore évoluer et même s’il va s’améliorer, mais plus de dix ans après le millésime il démontre avec éclat le potentiel de certains vins du Languedoc et la grandeur de Monsieur le Mourvèdre, ce qui ne devrait pas être fait pour déplaire à notre Présidente de séance ;-)