Vendredis du Vin #12 - Place aux grenaches
Pour ces douzièmes vendredis du vin le thème choisi par notre Présidente de séance est le grenache, soit en mono cépage soit avec un minimum de 50% dans l’assemblage. Je n’ai pas eu à me gratter la tête longtemps car s’il y a bien un domaine que j’adore pour ses grenache c’est celui, ou, plus justement, ceux d’Emmanuel Reynaud soit, l’incontournable Château Rayas, sans oublier son château des Tours. Vous allez me dire que ça n’est pas d’une originalité folle. Certes, mais c’est tellement bon qu’on ne s’en lasse pas. Et puis, pour moi, grenache = Rayas, Fonsalette, Pignan, Château des Tours. Je ne me m'en lasse pas quoi (bis repetita...)
Pour ce qui est des vins de la famille Reynaud je n’avais pas sous la main de Rayas, mais par contre un truc sympa à vous raconter : mon intérêt majeur pour le Fonsalette 2002 (grenache (50%), cinsault (35%), syrah (15%).
Vous savez sans doute que 2002 en vallée du Rhône fut une catastrophe : pluies, inondations. Je crois me souvenir que Beaucastel n’a même pas commercialisé son Chateauneuf. Et il est vrai que je ne me suis pas précipité pour acheter des 2002. Je reçois un soir un couple d’amis. Ils arrivent de chez le caviste du coin et m’offrent un Fonsalette 2002. C’était peu de temps après la mise. Je me dis que le caviste les a pris pour des gogos et écoule ses 2002. Oui, oui j’avoue, j’ai pensé ça. Du coup j’en ai moi aussi profité pour écouler ce présent quelque peux suspect. Enfin, suspect pas pour longtemps car ce fut le vin de la soirée, superbe, équilibré, un bonheur.
Depuis, des Fonsalette 2002 j’en ai siroté des quantités franchement respectables. A ce jour la maturité me semble parfaite, c’est plein de fruits rouges, avec également un côté épicé, une gourmandise rare. Ca n’a pas la finesse d’un Rayas mais la signature de la maison est incontestable. Il est au top de sa forme. Je ne saurais dire s’il ira très loin, mais peut importe, car il ne me reste qu’un flacon. Impossible de résister et ne pas ouvrir toutes celles qui me sont passés entre les mains.
Je m’amuse d’ailleurs de constater que le Fonsalette 2002 est parfois bradé sur ebay, eu égard la mauvaise réputation du millésime. Alors si vous avez l’opportunité d’y goûter, maintenant, n’hésitez pas, foncez ! Ceux qui ne connaissent pas Rayas auront ainsi l’opportunité, pour un prix raisonnable de se faire une idée de la personnalité des vins de cette extraordinaire maison.
Enfin, et heureux hasard de ce mois de mars, un chateauneuf du pape 1997 de Pignan, le petit frère de Rayas, 100% grenache. La aussi, petit fruits rouges à noyaux, fraise écrasée, tabac blonc. 1997 n’est pas un millésime qui a une grosse côte… eh bien ici, chez Rayas, onze années plus tard c’est une véritable bombe fruitée d’une grande ampleur qui nous a régalé. Des petits millésimes comme ce 1997 j'en veux tous les dimanches...