Imperator pas royal
Hier soir avec Manuela nous nous rendons dans les somptueux jardins de l’hôtel Imperator pour la fête de la musique, nous y régaler du jazz de Tigran Hamasyan.
L’imperator c’est l’hôtel luxe de Nîmes, celui où descendent les toreros pendant les ferias, celui où venait Hemingway. Enfin, vous voyez le genre. C’est donc l’été, nous le prenons cool, et décidons de passer une bonne soirée. Une fois confortablement installés dans les jardins, près de la scène, j’abandonne Manuela et prends la direction du bar pour y commander des cocktails. A cet instant, un white Russian ou une Piña colada feraient mon bonheur. Je m’approche donc du bar. Il y a très peu de monde, ça n’est pas encore l’effervescence. Ca tombe bien, ils ont baptisé le lieu : Bar Hemingway…
Je consulte la carte des boissons. Très peu de choix en fait. Ils proposent bien une Caipirinha ou un bloody Mary mais ça n’est pas ça que je veux.
Je demande poliment à la jeune fille : « vous ne proposez que les cocktails affichés ? »
Panique dans ses yeux…
« Euh… attendez… »
Arrive immédiatement un grand brun peu aimable : « vous voulez quoi ? »
- « Ben… euh… vous me feriez un daiquiri ? »
Difficile à cet instant de vous décrire la tête du type, et la puissance de son soupir, visiblement provoqué par l’emmerdement que lui provoque ma demande…
En résumé, nous sommes dans l’hôtel luxueux de la ville, au bar Hemingway, et le type est totalement incapable de me faire un daiquiri.
Il faut se dire que c’est comme ça et que ça existe.
En désespoir de cause je me rabats sur deux coupes de champagne. Enfin quand je dis deux coupes, ce sont plutôt deux minuscules dés à coudre qui me couteront la bagatelle de 22 euros !
Hier matin, dans le journal ils s'étonnaient que les nîmois n’aient pas pour habitude, l’été, d’aller siroter un verre et se rafraichir dans les jardins pourtant très agréables de l’hôtel imperator. Etonnant non ?