Alain Graillot - Saint-Joseph 1995 (Rouge)
C’est bien connu, le Saint-Joseph, ou le Croze Hermitage, sont un peu le petit frère, pour ne pas dire le parent pauvre, de leur grande sœur, la Côte Rôtie. Tout comme il est bien connu qu’une demie bouteille n’est absolument pas favorable à une longue garde. Eh bien voici un flacon, débouché hier dans la cave d’Alain Graillot, qui, sous nos yeux ébahis, a somptueusement tordu le coup à ces deux idées reçues ( ?). Il s’agissait donc d’un Saint-Joseph 1995 de la maison Graillot, qui allait gaiement sur ses treize ans, robe vive, rubis, pas un poil d’évolution, pas un brin de tuilé. Un nez envoûtant et entêtant et une bouche d’une incroyable fraîcheur, tendue et minérale. Une vraie gourmandise où le fruit se la dispute avec les arômes d’une évolution perceptible évidemment mais qui n’apporte pas encore ces notes qui nous font dire d’un vin qu’il est fatigué. Somptueux et remarquable. De mes périples vineux cet instant restant longtemps dans ma mémoire. Il est des maisons comme ça dont on est content et satisfait d’avoir régulièrement alimenté sa propre cave.