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Méli-Mélo Gastronomique
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10 mars 2008

Richebourg 1998 - Domaine de la Romanée-Conti (Rouge)

Vous l’aviez compris, nous avons fait sa fête à un Richebourg du Domaine de la Romanée-Conti, millésime 1998. Je ne vais pas vous raconter comment cette bouteille a fini par se retrouver sur ma table. Ce serait trop long et totalement hors sujet. Sachez simplement qu’un très heureux concours de circonstances autant professionnelles qu’amicales a rendu cette chose possible. Car, hélas, ce genre de flacon n’est pas à proprement parler dans mes possibilités d’achat.

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J’avais préparé pour l’occasion une estouffade de bœuf, classique, méditerranéenne. Le vin n’a pas été carafé et fut servi dans de très grands verres à Bourgogne de la maison Spiegelau. Nous étions cinq personnes et avons dégusté la chose sur une durée d’une heure, une heure trente. Enfin, je n’ai pas chronométré non plus… A l’ouverture du flacon nous étions vraiment dans l’expectative car totalement ignorants de ce que nous allions trouver, sans véritable idée préalable ou préconçue. Nous coupons la capsule pour laisser à Monsieur Screwpull le soin de nous donner enfin accès à ce fantasme. Ne rigolez pas. L’instant était vraiment solennel et nous étions tous très attentifs.

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Première surprise, la robe nous semble légèrement évoluée, sans pour autant offrir des tons tuilés ou marron. Quoi qu’il en soit, ça n’est pas la robe d’un vin jeune. Pour une appellation si prestigieuse je m’attendais à quelque chose de moins marqué par le temps. Le premier nez offre quelque chose comme de la rose fanée, un truc assez hors du temps et peu commun. Ca évolue ensuite très rapidement sur quelque chose de plus exubérant tout en restant extrêmement élégant. Je pense subitement à Rayas, oui, Rayas, le côté méridional en moins. Il y a du tabac blonc, de la noix écrasée dirons certains. Noix écrasée que je ne ressens pas personnellement. J’ai par contre du vieux cuir, sous bois. Un côté réglissé, quoique furtif, est également évoqué. Je goûte enfin. La texture est fine, soyeuse. J’ai la sensation de boire un terroir. Je pense à des cailloux, de la terre. La complexité aromatique du vin est absolument fabuleuse. Nous quittons ensuite le « registre Rayas », pour nous orienter vers quelque chose de plus austère, fumé. A cet instant, je me dis qu’à l’aveugle je serai probablement parti en Côte Rôtie. Remontent alors à ma mémoire et sans aucune équivoque les souvenirs de quelques grandes Côte Rôtie de chez Jamet.
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Les arômes vont et viennent, disparaissent, reviennent encore. Cette complexité, cette richesse aromatique, cette évolution permanente, sont totalement envoûtantes. Je pourrais passer une journée entière le nez dans ce verre. Je n’aurai pas la prétention de vous livrer un compte rendu compétent, rigoureux et encore moins scientifique de ce vin. Je me contente simplement de vous donner les sentiments qui ont été les miens, sur le moment, avec les mots qui me viennent. Vous les donner et les consigner pour mon propre plaisir car une telle dégustation, évidemment, est marquante, crée un repère dans le parcours d’un amateur de vin.

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Au niveau de la structure du vin, au delà de sa grand élégance, nous avons été marqué par sa finesse, sa grande droiture, sa netteté. Nous sommes à l’opposé des vins à la mode avec du sucre résiduel, ces vins confiturés ou Parkerisés. Nous avons vraiment eu la sensation de croiser la route de quelque chose de très authentique, une pure expression du terroir. Etions nous prédisposé à ressentir cela ? L’étiquette nous a-t-elle influencé ? Franchement, je pense pouvoir dire que non. Je nourrissais même quelques craintes quant à une très possible et envisageable déception. Un défaut tout de même, une légère sécheresse en finale, peut être le signe d’un élevage pas encore totalement digéré car malgré cette robe déjà évoluée la chose est encore bien jeune et à du temps devant elle. Une chose m’a également marqué. Nous avons très peu mangé au cour de la dégustation, préférant profiter du vin pour lui-même, pour ce qu’il était. Or, il ne m’est pas apparu d’une longueur phénoménale. Par contre, avec le plat, assez puissant, il n’a eu aucune peine à se grandir pour dominer et tuer mon estouffade. Une main de fer dans un gant de velours en quelque sorte. En résumé un grand moment de plaisir et d’émotion. Euh… encore ?

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Commentaires
P
Qu'est ce que j'apprends ? Des amis(e), à moi invitée et pas moi? 'est scandaleux!!!!!!!!!!!!!!<br /> Comment dire et décrire cette montée de jalousie qui s'est emparée de moi? Moi qui hier croyais avec l'ami Charlopin, boire une belle chose(http://fossati.canalblog.com) une trés belle chose...<br /> Plus sérieusement ,la façon dont tu en parles prouve que tu fais partie des rares qui méritent d'en boire ....Les autres ont simplement l'argent pour se payer une étiquette ,toi tu t'es payé un plaisir et ces autres là ne comprendront jamais!<br /> Bon pour faire tomber ma "jalousie" je vais me remémorer quelques bons flacons que j'ai bu:<br /> La tâche 90<br /> St vivant 82<br /> Mais il y a déjà 6 ans <br /> Ah oui j'oubliais mon HIMALAYA à moi yquem 1921...<br /> Un grand moment.<br /> Au fait toi l'amoureux des vins et de ses émotions ,si tu as l'occasion(mais peut être connais tu déjà),lis la préface du livre YQUEM de richard olnay écrite par fréderic Dard,je crois que c'est un des plus beau texte sur le vin que je n'ai jamais lu.<br /> Embrasse l"étoile " de ma part et à bientôt autour d'un beau flacon que j'amenerai.
M
"professionnelles", ici personne n'ose dire ça. Tout est gagné sur la bourse.<br /> Ta façon de raconter m'a fait plaisir.
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