L'émouvante cuisine de Carme Ruscalleda (I)
Après la présentation du Restaurant Sant Pau et l’apéritif pris dans les jardins nous passons directement au menu dégustation qui est proposé à 130 euros. Il débute par quatre petites mises en bouches gentilles mais pas exceptionnelles :
Un couscous Guacamole, pois chiche. Rien de rare.
Un Sushi Esqueixada, frais mais assez fade.
Une petite part de tartelette dénommée Pizza –Flaó. Excellente mais je ne suis pas venu pour cela.
Hamburger Chutney. Ca par contre je retiens. Un mini steak haché d’environ 5 centimètres de diamètre, un petit cube de mangue fraîche et un chutney à la mangue. Absolument délicieux. Ca, c'est à revoir..
A ces mises en bouche a été ajouté une aigo boulido safranée. Tout cela était bien gentil, agréable, mais ne décolle pas. Par contre, dès le premier plat la secousse est violente. C’est du lourd, du très lourd, et les six plats qui composent le menu constitueront un sans faute total, une démonstration ébouriffante et une mise en valeur des produits époustouflante. Ce fut une grande émotion que de déguster cette cuisine toujours juste, parfois inventive, parfois classique mais totalement sublimée, et tout cela avec la Méditerranée à nos pieds.
Premier plat – Ketchup de Fresones y Tomate (Atún picante, hélado de fresones, tomate cherry, arroz salvaje).
Ca n’est pas uniquement beau dans l’assiette c’est parfait, équilibré, juste, gourmand. Le thon (cuisson tataki ?) est une perfection de thon qui fond dans la bouche, un rêve de thon rouge. Et l’accord avec le sorbet à la fraise, les fraises et les tomates aussi étonnant qu’évident. Le riz d’un craquant extrême fini le plat. Le ketchup acide, le sorbet peu sucré et frais, le craquant du riz, le thon. L’harmonie est parfaite. On se dit même qu’à la maison… ça doit être jouable…
Deuxième plat – Sopa de Bacalao (Mazapán ligero y caliente, juliana de rebozuelos, almendra grillada).
Une soupe de bacalao donc. Elle accompagne de fines lamelles de morue qui enserrent une pate d’amande aérienne, évanescente. Le garçon nous annonce également des champignons sauvages. La par contre, pour la maison, même pas en rêve. Le dessalage des fines lamelles de morue fait la part belle au sel, et tout ça se mélange admirablement avec la pâte d’amande. Le plat présente tout à la fois des saveurs fumées, d’autres plus maritimes, toutes très puissantes. Ca se mélange, ça se bouscule et c’est très long en bouche. Un grand plat.
A suivre...